L'art de l'enluminure

Bien que connu depuis le XIIIe siècle, ce n’est qu’au XIXe siècle que le terme enluminure est définitivement utilisé pour désigner les riches ornementations colorées et dorées illustrant un texte généralement manuscrit. Riche d’une longue histoire, l’étymologie des termes enluminure, enluminer et enlumineur provient du mot latin illuminare signifiant éclairer, illuminer ou plus simplement mettre en lumière. À l’époque médiévale, l’enluminure est synonyme de  toute décoration qui sert à embellir et à faciliter la lisibilité d’un texte. Il peut s’agir d’initiales colorées en rouge ou bleu, historiées ou non, de fioritures filigranées, de grotesques, de bordures et encadrements richement ornés ou de magnifiques peintures miniatures polychromes.

Provenant du latin miniare, le terme miniature désigne à l’origine la couleur rouge vermillon (latin: minium) que l’on utilise pour peindre des initiales ornementales dans les manuscrits. Avec le temps, un rapprochement se fait avec le terme minuscule et le terme miniature finit aussi par désigner de petites images peintes puisque les termes tableau et fresque ne pouvaient s’appliquer à ce genre de production.

Véritables artistes spécialisés, maîtres de la couleur et des pigments, ces « ymagiers » sont malheureusement parfois restés dans l’ombre et on ignore souvent jusqu’à leur nom. C’est pourquoi on utilise l’expression « Maître de » pour qualifier un artiste anonyme mais dont on connaît une partie de l’œuvre. L’expression est habituellement suivie de la ville où il travaillait, du titre de son œuvre principale ou du nom de son commanditaire.

Les expressions manuscrits enluminés, manuscrits à miniatures et manuscrits à peintures sont donc en quelque sorte des synonymes.