Les Très Belles Heures de Notre-Dame

Paris ou Bourges, vers 1380; de 1404 à 1409; vers 1412
Enlumineurs: Maître du parement de Narbonne, Maître du Saint-Esprit et Maître du saint Jean-Baptiste
Commanditaire: le duc Jean de Berry
Bibliothèque nationale de France, Ms. nouv. acq. Lat. 3093

Qualifié par le duc de Berry lui-même de « très noble livre d’heures de Notre-dame en lettres artistiques », ce manuscrit marque un point culminant de l’enluminure du Moyen Âge. Bien qu’il représente un des plus beaux livres que le duc ait fait faire, le manuscrit vécut une histoire mouvementée et dramatique. Commencé depuis longtemps mais encore incomplet, l’ouvrage fut cédé par le duc vers 1412 à son trésorier Robinet d’Estampes. Celui-ci conserva le livre d’heures pour lui-même et se départit du fragment contenant les prières et de celui contenant le Missel. Ce dernier fragment sera connu sous le titre d’Heures de Turin-Milan (prochaine fiche). Les prières ont malheureusement été détruites par l’incendie de la bibliothèque de Turin en 1904.

Le livre d’heures comporte aujourd’hui 25 miniatures sur les 31 d’origine. Les plus anciennes furent conçues par le Maître du parement de Narbonne, hypothétiquement Jean d’Orléans.

Le travail d’enluminure ayant été suspendu et repris vers 1404, il est généralement admis que le Maître du saint Jean-Baptiste y contribua. Son collaborateur principal eut la responsabilité des illustrations de l’Office du Saint-Esprit, ce qui lui valut son nom de fortune. Enfin, deux dernières miniatures insérées tardivement au manuscrit (vers 1412) sont le fruit du célèbre atelier des frères Limbourg, peut-être œuvres de Paul et de Jean.