
Mot du directeur général
Agir ensemble
En janvier 2014, l’annulation de plusieurs abonnements à des périodiques est devenue la bougie d’allumage d’une vaste consultation sur les périodiques, une opération exceptionnelle par son approche et son envergure. L’opinion de plus de 20 000 personnes a alors été sollicitée.
Les suggestions recueillies ont été jumelées aux données d’utilisation et de référencement. La richesse de ce matériel a permis de discriminer avec précision les périodiques essentiels à l’enseignement et à la recherche à l’UdeM.
La méthodologie utilisée a été développée par des membres de notre communauté réunis au sein du Groupe de travail sur la collection de périodiques. Ils ont pu bénéficier de l’expertise en bibliométrie d’un professeur de l’UdeM.
Nous avons déjà récolté les premiers fruits : en janvier 2015, la liste des périodiques de l’éditeur Wiley a été réajustée à la lumière des résultats obtenus et nous avons été en mesure de bâtir un solide argumentaire à présenter aux éditeurs. Nos discussions se sont traduites par des gains bien concrets.
Aux bibliothèques, nous sommes parfaitement conscients que les annulations d’abonnements ne régleront pas le problème de fond que représente la mainmise des éditeurs commerciaux dans la diffusion du savoir. Avec cinq multinationales qui concentrent la moitié des articles publiés en une année, il est évident qu’une bibliothèque seule ne fera jamais le poids. Ce n’est toutefois pas une raison pour accepter éternellement que le coût des périodiques augmente quatre fois plus vite que l’inflation comme c’est le cas depuis trente ans. Après tout, nous gérons des fonds publics.
Je suis fier des actions que les bibliothèques ont menées sur d’autres fronts, particulièrement sur la scène nationale où nous sommes à l’origine d’une action de sensibilisation à la crise de l’édition savante.
Au sein même de notre université, je me réjouis du partenariat que nous avons proposé aux Presses de l’Université de Montréal (PUM) : tester concrètement un modèle de publication de livres en libre accès.
Ma grande fierté demeure toutefois la résilience de notre équipe aux bibliothèques. Alors que nous aurions pu être abattus par les compressions budgétaires auxquelles s’est ajoutée la chute du dollar canadien – où chaque baisse d’un point représente une diminution de 100 000 $ de notre pouvoir d’achat en matière de documentation –, ce rapport annuel regorge d’innovations et de nouveaux services. De nouveaux espaces ont vu le jour, notamment le magnifique Carrefour de la Bibliothèque de mathématiques et informatique financé majoritairement par nos étudiants. Ce fait confirme bien que la pertinence des bibliothèques de l’UdeM n’est plus à démontrer, et la croissance que nous observons année après année dans l’utilisation de nos services le prouve bien.
Non seulement notre équipe est résiliente, mais elle relève les défis avec enthousiasme et demeure unie dans l’adversité. C’est d’ailleurs ce qui m’a frappé le plus au moment où je dressais le bilan des activités avec ses membres en juin dernier. J’étais entouré de personnes énergiques, positives et souriantes, loin de se laisser distraire par la morosité des temps. L’image de leur sourire me revient souvent en tête et me donne la force de continuer!
Bonne lecture!
Richard Dumont