Parmi les grandes bibliothèques de recherche de langue française
En toute cohérence avec notre Planification stratégique 2023-2028, l’année 2023-2024 s’est caractérisée par un engagement marqué à dessiner les bases d’une transformation organisationnelle de nos bibliothèques. Il en fallait de l’audace et de la créativité pour faire évoluer nos pratiques et revoir le fonctionnement de notre grande équipe afin de nous mettre au service des ambitions que nous nous sommes fixées!
Forts de nos valeurs de courage, de collaboration, de passion et d’ouverture, et inspirés par cette vision forte de devenir l’une des plus grandes bibliothèques de recherche de langue française, nous avons articulé les piliers d’une revitalisation essentielle au succès de notre vision et à notre pertinence à la mission de notre établissement.
C’est ainsi que deux nouvelles directions transversales ont été annoncées (Recherche et initiatives numériques et Engagement et innovation sociale) ainsi qu’une révision complète du modèle organisationnel dans les bibliothèques.
Cette reconfiguration vise à desservir nos grands axes stratégiques, notamment cette volonté de devenir des partenaires des équipes de recherche dans tout le cycle de vie d’un projet de recherche, qu’il s’agisse d’épauler les étapes préparatoires à la collecte de données, à la gestion des données de recherche, au droit d’auteur, aux enjeux inhérents à la recherche-création, à la communication savante, à la mesure de l’impact de la recherche, à la pérennisation des travaux, à leur diffusion, et bien davantage. Les changements permettront une meilleure concentration des expertises et l’établissement de relations approfondies avec nos communautés.
La création de la Direction de l’engagement et de l’innovation sociale permettra quant à elle d’aiguiller et d’enrichir nos relations avec les communautés de l’Université de Montréal (UdeM) et d’accroître notre impact tout en restant à l’écoute des transformations de notre société.
En dirigeant mon regard vers les accomplissements de l’année qui se termine, je me réjouis de constater la popularité des espaces, la fréquentation des services et le nombre important de gestes d’engagement envers notre mission. Nous évoluons en développant un sentiment de confiance mutuelle entre nous et nos communautés.
Cette année, par exemple, la communauté étudiante de l’UdeM a soutenu plusieurs projets phares, dont l’achat de 19 cabines insonorisées.
Dans ce même esprit de confiance, grâce à des appels au grand public, plus de 60 000 $ ont été recueillis pour soutenir la mission des bibliothèques, notamment à travers la campagne pour la création d’un fonds dédié à la restauration des ouvrages anciens de la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales.
Pour tous ces gestes et ce soutien indéfectible, je tiens à dire un immense merci.
Enfin, j’aimerais aussi souligner l’implication de tous les membres de l’équipe des bibliothèques et de ses collaborateurs et collaboratrices. Je suis fière d’avoir pu travailler à vos côtés encore cette année. Je vous souhaite une bonne lecture de ce rapport, fier témoin des projets qui font rayonner l’équipe des bibliothèques.
Stéphanie Gagnon
Les bibliothèques sont parties prenantes dans le développement des efforts de l’UdeM pour devenir une grande université de recherche de langue française. Par une offre de services diversifiée et évolutive destinée aux équipes de recherche, elles proposent notamment un accompagnement dans la gestion des données de recherche, un appui constant dans la promotion de la communication savante en libre accès et la mise sur pied de formations sur mesure.
Fidèles à leur mission de rendre les savoirs accessibles, les bibliothèques ont renforcé leur engagement dans le mouvement mondial de la science ouverte. Longtemps considéré comme un idéal d’accès universel à la connaissance, ce mouvement gagne en importance à mesure que les technologies modernes facilitent le partage de l’information.
Cette année, plusieurs initiatives ont été mises en place pour soutenir cette démarche, avec un accent particulier sur le libre accès, une composante essentielle de la science ouverte qui relève directement de l’expertise en sciences de l’information.
Résultat d’un travail colossal continu de numérisation et de protection des données confidentielles, l’équipe des bibliothèques a numérisé jusqu’à maintenant 14 896 documents, dont 7 035 sont déjà accessibles dans le dépôt institutionnel de l’UdeM (Papyrus). Quelque 16 000 thèses et mémoires allant de 1889 à 1989 restent à numériser. Auparavant, ces thèses et mémoires étaient disponibles uniquement en version papier.
La mise en ligne de ces documents permet de créer des ponts entre les savoirs d’hier et la recherche actuelle, menée par une nouvelle génération de chercheurs et chercheuses.
Papyrus, le dépôt institutionnel de l’UdeM, est une plateforme réservée à la diffusion de la production intellectuelle de l’Université. Gratuite pour la publication comme pour la consultation, elle incarne l’engagement de l’UdeM en faveur du libre accès et des principes de la science ouverte.
Les bibliothèques contribuent financièrement à deux nouvelles initiatives de publication en libre accès basées au Royaume-Uni :
Le libre accès est souvent divisé en « voies », soit le processus par lequel un article (ou toute autre production intellectuelle) rejoint le corpus des connaissances en libre accès.
La voie verte et la voie diamant (ou platine) sont sans frais pour le lectorat et les auteurs et autrices. La voie dorée comprend des frais pour ceux-ci, appelés APC (pour article processing charges), en contrepartie de quoi l’article paraît en libre accès.
La publication en libre accès et la publication traditionnelle ne sont pas mutuellement exclusives : on peut, par exemple, voir des articles publiés à la fois par la voie verte et chez des éditeurs commerciaux.
Les ateliers de réflexion aux bibliothèques ont comme objectif la conception collaborative de solutions et la transmission intraorganisationnelle des connaissances. L’idée est d’impliquer les différentes parties prenantes de l’organisation afin de proposer des solutions innovantes aux défis rencontrés lors de la mise en œuvre du plan stratégique, tout en contribuant au développement d’une culture d’organisation apprenante.
Un DOI est un code alphanumérique unique et permanent attribué à une ressource numérique, comme un document ou un article. Le DOI est stocké dans une base de données accessible sur le web – il ne s’agit pas d’un lien de téléchargement de la ressource, mais d’une carte de visite. Les DOI sont un élément essentiel d’une bonne stratégie d’identifiants pérennes (PID, pour persistent identifier) qui contribue à la diffusion large et pérenne de la science.
Les bibliothèques des sciences de la santé ont soutenu 153 synthèses des connaissances et donné 12 formations sur le sujet à un total de 82 personnes.
Très importantes dans les domaines des sciences de la santé, les synthèses des connaissances sont un ensemble de méthodes utilisées pour rassembler toutes les données probantes ou connaissances sur un sujet donné, à un moment donné. Elles requièrent une connaissance approfondie des sources d’information appropriées ainsi que des techniques avancées dans la composition des requêtes dans les bases de données. Le service comprend deux niveaux d’accompagnement, soit consultation et collaboration.
La Bibliothèque des lettres et sciences humaines a pour sa part invité 25 chercheurs et chercheuses à participer à un processus de codesign. Monté en partenariat avec la firme Meilleur Monde, le projet avait pour but de mieux comprendre les besoins des équipes de recherche en sciences humaines et sociales pour l’avenir.
Le codesign a été régulièrement utilisé aux bibliothèques de l’UdeM pour recueillir les besoins et mettre en avant les perspectives de ses communautés. Cette approche consiste à réunir un échantillon représentatif des membres de l’Université pour les aider à définir leurs besoins et à proposer les solutions qu’ils souhaitent voir développées par les bibliothèques.
Lieux traditionnels de diffusion et de conservation des savoirs, les bibliothèques sont aussi un lieu propice à leur transmission : rencontres individuelles, formations, séances intégrées au cursus, création de ressources en ligne, notre équipe s’adapte à différents besoins pour soutenir la communauté UdeM dans son parcours pédagogique et de recherche, notamment pour trouver, sélectionner et évaluer des sources d’information de qualité.
En prévision d’offrir un accès autonome aux collections et aux espaces en dehors des heures d’ouverture, les bibliothèques ont terminé en 2023-2024 le vaste projet de puçage des collections, durant lequel la majorité des documents disponibles en bibliothèque ont été équipés d’une puce RFID pour l’emprunt en libre-service. Les bornes de prêt nécessaires ont également été installées dans plusieurs bibliothèques du réseau.
Tout le monde n’a pas les mêmes besoins – ni les mêmes horaires – lorsqu’il est temps d’étudier. L’accès autonome permet un accès étendu aux espaces, au matériel et aux collections des bibliothèques de l’UdeM en dehors des heures avec personnel.
Les matinées de rédaction de la Bibliothèque des lettres et sciences humaines ont repris dans une salle redécorée, équipée maintenant d’un tableau commun pour permettre aux participants et participantes de mettre en commun leurs objectifs et techniques de rédaction.
Les bibliothèques de Musique, de la Santé, Hubert-Reeves (alors Sciences) et de Médecine vétérinaire ont quant à elles accueilli plusieurs ateliers de rédaction organisés en collaboration avec différentes associations sur le campus.
Les matinées de rédaction sont une activité récurrente inspirée de l’organisme Thèsez-vous. Ouvertes à toutes les disciplines, ces séances de rédaction animées visent entre autres à briser l’isolement fréquemment vécu lors des périodes de rédaction de thèse ou de mémoire.
Les bibliothèques de l’UdeM proposent l’accès à une collection massive de plus de 5,7 millions de documents couvrant une période allant de 2 000 ans avant notre ère à la dernière heure. Constamment mise à jour en fonction des besoins de la recherche, des pratiques d’enseignement et des habitudes de la communauté étudiante, elle est un trésor incontestable pour la communauté UdeM et à l’international.
Le Partenariat des bibliothèques universitaires du Québec (PBUQ), volet collections, permet de mettre virtuellement en commun les collections des 18 établissements universitaires québécois – la communauté a donc accès à un total de plus de 11 millions de titres grâce à cette entente!
Amorce du volet périodiques du programme de conservation partagée des collections imprimées du PBUQ. Ce volet couvre 24 407 titres de revues québécoises et canadiennes. Les bibliothèques UdeM auront à conserver les exemplaires papier de 3 553 titres.
Les programmes de conservation partagée sont des ententes interétablissements selon lesquelles des bibliothèques comparent leurs collections et recensent les titres a) qu’elles ont en exclusivité ou b) dont chacune possède au moins un exemplaire. Après une évaluation comparée, chaque établissement s’engage à conserver dans ses collections une partie des exemplaires de chaque liste, de sorte que la somme des collections ainsi conservées soit le plus riche et le plus diversifiée possible.
En mai 2023, une délégation des bibliothèques de l’Université de Montréal a participé à une série d’échanges avec ses homologues des bibliothèques de l’Université libre de Bruxelles et de l’Université de Genève. Ces discussions, axées sur le développement et la mise en valeur de la documentation liée aux sciences des sexualités, se sont déroulées à Genève et à Bruxelles, puis au Québec à l’automne 2023.
En marge de ces échanges, les bibliothèques ont organisé une conférence publique sur les thèmes de l’inclusivité et de la recherche-création, intitulée Mise en valeur des sexualités en contextes universitaires : enjeux et perspectives. Barbada de Barbades, célèbre drag queen montréalaise connue pour ses heures du conte, a également pris la parole en tant que conférencière invitée, abordant les questions d’ouverture et de représentation.
Programme de la conférence
Un vocabulaire contrôlé est une liste de mots standards utilisés pour créer des descriptions de sujets et de contenu des documents d’une collection dans un catalogue de bibliothèque, et ainsi créer des regroupements thématiques de documents permettant l’exploration par sujet. Le choix des mots disponibles pour le catalogage influence la visibilité des documents et l’exactitude des descriptions données. Ces dernières années, des projets de révision ont été lancés pour corriger les discriminations et inexactitudes véhiculées par des vocabulaires contrôlés établis à des époques révolues, notamment pour les communautés victimes de discrimination, comme les membres des Premiers Peuples et des communautés LGBTQ2S+.
Les bibliothèques ont bénéficié au fil des ans de la générosité de plusieurs personnes ayant à cœur les mêmes valeurs, la même passion pour leur mission de diffusion des savoirs, le même amour pour les livres, leurs histoires et leurs secrets encore à découvrir. Les fonds des bibliothèques couvrent des facettes aussi variées que la revitalisation et la transformation des espaces, la création de bourses d’études, le développement et la préservation des collections, le soutien aux idées novatrices (Vos idées iront loin) et l’alphabétisation (La lecture en cadeau).
Cette année, les bibliothèques ont mis en place le fonds spécial destiné à la conservation et à la restauration de leur collection de documents rares et anciens. Témoins d’époques passées et sources primaires essentielles à la recherche, ils sont un atout précieux pour la communauté UdeM et nécessitent des soins particuliers, de la fabrication de boîtiers de conservation à la restauration de la reliure, en passant par le nettoyage de la surface, dans le cas des affiches anciennes. Grâce au soutien exceptionnel de généreux donateurs et de généreuses donatrices, plus de 60 000 $ ont été amassés.
Bourse Geneviève-Bazin (2 000 $) remise à Louise Lainesse pour son projet de recherche portant sur l’expérience du deuil de l’intime au Québec à la fin du XIXe siècle. – Marie Bazin
Bourse Charles S. N. Parent (2 000 $) remise à Mélissa Miller, pour son mémoire La république canadienne : le réseau de La Gazette de Montréal et sa pensée politique (1785-1794). – Charles S. N. Parent
À l’occasion des 75 ans de la signature du Refus global, l’une de ses signataires, Françoise Sullivan, est venue autographier un des exemplaires conservés à la Bibliothèque des livres rares et collections spéciales de l’UdeM, dont les collections sont, selon l’artiste, « de véritables trésors qui témoignent de l’histoire de l’humanité et qui sont importants pour la connaissance du monde ». Membre fondatrice des Automatistes de Montréal, elle avait contribué à la rédaction du manifeste, devenu un témoin important d’un Québec alors en pleine mutation.
Les bibliothèques ont également accueilli d’autres visiteurs et visiteuses de marque, dont le professeur Mustapha Machrafi, vice-doyen à la coopération et à la recherche scientifique, de la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de l’Université Mohammed V., à Rabat, au Maroc, une délégation de l’UQAM dans le cadre du projet de rénovation de la Bibliothèque centrale de l’UQAM et l’animateur Fred Savard, pour l’enregistrement de l’épisode Au-delà du papier du Balado de Fred Savard.
Mathieu Thomas. Participation aux Lundis québécois, Côte-des-Neiges à livre ouvert. Centre communautaire de loisir de la Côte-des-Neiges (CELO).
Un budget de près de 13,5 M$ est consacré à l’achat de la documentation. Un fonds spécial de 15 000 $ est réservé pour l’acquisition de documentation accessible et pour adapter les documents existants aux besoins de nos étudiants et étudiantes en situation de handicap.
| 2023-2024 | 2022-2023 | |
|---|---|---|
| Acquisition de documents | 12 825 779 $ | 13 187 580 $ |
| Salaires et avantages sociaux | 23 312 614 $ | 22 349 034 $ |
| Dépenses diverses | 2 588 507 $ | 2 972 032 $ |
| Revenus divers | (136 635) $ | (338 938) $ |
| Total | 38 590 266 $ | 38 169 708 $ |
Le budget de fonctionnement s'établit à 37 590 353 $ (37 170 942 $ en 2022-2023). Des dépenses totalisant 772 716 $ (998 766 $ en 2022-2023) ont été financées par des sources autres que le Budget de fonctionnement, soit par le Fonds de souscription et le Fonds d'immobilisation.
| Type de documents | 2023-2024 | 2022-2023 |
|---|---|---|
| Périodiques imprimés | 1 598 | 1 647 |
| Périodiques électroniques | 117 418 | 109 703 |
| Bases de données | 299 | 305 |
| Livres imprimés | 8 483 | 9 321 |
| Livres électroniques | 1 453 012 | 1 437 686 |
| Type de documents | 2023-2024 | 2022-2023 |
|---|---|---|
| Périodiques imprimés | 36 302 | 36 741 |
| Périodiques électroniques | 150 829 | 131 981 |
| Bases de données | 299 | 305 |
| Livres imprimés | 1 475 637 | 1 491 964 |
| Livres électroniques 1 | 1 477 337 | 1 461 749 |
| Total des titres détenus2 | 3 379 063 | 3 334 976 |
| Total des titres accessibles3 | 5 574 018 | 5 878 606 |
| Méthode de consultation | 2023-2024 | 2022-2023 |
|---|---|---|
| Prêts en bibliothèque (prêts initiaux) | 109 068 | 77 491 |
| Consultations sur place des documents | 93 718 | 91 924 |
| Articles consultés en ligne | 5 566 918 | 5 403 483 |
| Livres consultés en ligne | 1 490 055 | 1 429 998 |
| Plateformes | 2023-2024 | 2022-2023 |
|---|---|---|
| Papyrus (thèses, mémoires, articles) | 32 398 | 27 178 |
| Consultation de Papyrus | 5 321 573 | 4 367 365 |
| Calypso (images, numérisations) | 42 572 | 42 557 |
| Borealis (jeux de données de recherche) | 226 | 144 |
| Open Journal System (revues hébergées) | 10 | 6 |
| Services | 2023-2024 | 2022-2023 |
|---|---|---|
| Fréquentation des bibliothèques | 1 672 859 | 1 434 040 |
| Places assises | 4 096 | 4 016 |
| Salles de travail | 141 | 139 |
| Superficie nette (m2) | 36 186 | 36 186 |
| Aide et référence | 96 721 | 95 337 |
| Formations | 823 | 811 |
| Participation aux formations | 19 706 | 19 957 |